Si l'on fait remonter l'histoire du Cap Ferrat à l'Antiquité, on découvre un récit plus ancien et plus significatif encore. La légende de saint Hospice remonte à environ 550 après JC et donne à la pointe de la presqu'île son autre nom : Cap-Saint-Hospice.
Hospitius était un moine égyptien qui s'installa en Gaule, comme on l'appelait à l'époque, et vécut sur la péninsule dans une tour délabrée au bord de la mer (à l’emplacement actuel de l'une de nos villas, la Villa Cuccia Noya).
Il menait un mode de vie sinistre et impitoyable, ne se nourrissant que de pain sec et de dattes. Il était réputé pour porter de lourdes chaînes de fer aux poignets et aux chevilles en guise de pénitence qu'il s'imposait pour apaiser les tourments de ses péchés terrestres.
Quand le Cap Ferrat fut assailli par une horde de Lombards pillards (un peuple germanique qui régnait sur une grande partie de l'Italie au VIe siècle), les envahisseurs remarquèrent les chaînes d'Hospitius et le prirent pour un criminel. Interrogé, il avoua librement divers crimes, dont le meurtre.
Selon la légende, lorsqu'un Lombard leva son bras, brandissant son épée pour rendre justice et punir le pauvre Hospitius, son bras resta figé, comme par intervention divine. Le Lombard et ses camarades lâchèrent leurs armes, implorant le pardon de Dieu. Certains se convertirent au christianisme, d'autres s'enfuirent en Italie, tandis que d'autres encore moururent apparemment sur place !
Hospitius, célèbre pour ses sermons et ses pouvoirs de guérison miraculeuse, fut canonisé après sa mort en l'an 580. Il fut enterré à Nice, où diverses reliques (dont certaines de ses os) peuvent être observées à la cathédrale et dans d'autres églises de la région. L'église et le cimetière pittoresques de saint Hospice subsistent à la pointe de la péninsule, où il aurait vécu.
Source : « Le temps retrouvé », Didier Gayraud (texte original en français)